mercredi 29 février 2012


Je sens le printemps ! la plus belle période de l’année ! 
Voici ma pensée du jour :
Nous avons tous le droit de connaître les techniques de tout genre, en particulier les techniques artistiques. Elles appartiennent à l’humanité. Elles doivent donc être largement diffusées afin de permettre à chacun d’exprimer sa sensibilité et sa joie de vivre.
Bonne journée. 

mardi 28 février 2012


L’atelier à Rome.

J’ai eu le bonheur d’ouvrir mon atelier à Rome fin 1998. Il se trouvait via Acqui, dans une rue commerçante près du quartier San Giovanni. J’y ai travaillé jusqu’en novembre 2003, lorsque nous nous transférés près de Florence en Toscane.

La vie à l’atelier était magnifique : pleine de couleurs, de liberté, de musique. Je créais mes modèles et travaillais sur commande pour des clients privés. Savelli, un magasin de mosaïques très connu à Rome, situé dans l’État du Vatican, me commandait également des mosaïques régulièrement.

Cette expérience m’a offert la possibilité exceptionnelle de sentir l’Antiquité et de trouver mon expression et le sens profond que la mosaïque a pour moi.

Un autre aspect a été particulièrement fascinant : les parcs de Rome sont parsemés de tesselles antiques, blanches et noires. J’en trouvais en me promenant et des personnes qui connaissaient mon atelier m’en apportaient d’autres. Elles me sont arrivées également de clients qui les trouvaient dans leurs champs près de Aquileia, qui fut une première révélation lorsque j’avais 20 ans…

Toucher l’Antiquité fut pour moi comme toucher mon âme historique….

jeudi 23 février 2012

La méthode indirecte : suite.

En fait, il y a plusieurs façons de procéder. Chaque mosaïste choisit la technique qui lui convient le mieux.
A Rome, j'ai pris l'habitude de travailler de la manière suivante :
- je place une feuille de plastique sur une planche de bois pour la protéger de l'humidité,
- je cloue des languettes de bois qui servent de cadre pour accueillir l'argile,
- j'étale une couche d'argile bien homogène et lisse dans le cadre ainsi formé.

L'argile est donc ma base de travail provisoire. Dans la méthode de Ravenne, on utilise la chaux éteinte. Il est essentiel que l'argile ne soit ni trop sèche ni trop humide, pour que l'encre du dessin que je vais appliquer dessus fasse un trait fin et bien précis.
Je recouvre toujours ma base de travail d'une feuille de plastique, afin que l'argile ne sèche pas.

Je recopie les traits essentiels du motif choisi avec un feutre tratto pen sur un calque résistant à l'eau, afin qu'il ne se déforme pas au contact avec l'argile. Pour un visage, la précision est essentielle.


Je pourrai ensuite commencer à couper les marbres de différentes couleurs, pour interpréter mon modèle.

mardi 21 février 2012

Au travail...
J'ai choisi un portrait magnifique attribué à Léonard de Vinci, daté de 1508 environ : la scapigliata (la jeune fille échevelée).
Il s'agit d'une peinture inachevée et non d'un dessin préparatoire.
Cette jeune fille est d'une beauté extraordinaire, elle est douce et humble, et devait probablement représenter une Madone.
C'est un modèle très difficile pour moi (trop peut-être) mais j'ai toujours besoin d'aimer mon modèle. J'essaie, en faisant la mosaïque, de me rapprocher des qualités essentielles du personnage.
C'est avant tout une recherche intérieure.
J'ai toujours un peu peur au début, mais l'attraction pour cette forme d'expression est trop forte. je dois essayer.
Il faut encore savoir deux choses avant de commencer :
les moyens qu'offrent la peinture et la mosaïque sont très différents : le trait du pinceau est très fin, le marbre a toujours une épaisseur, les couleurs peuvent se superposer et se mélanger dans la peinture, le mosaïste doit bien choisir ses marbres et le contraste est de toute façon toujours plus fort.
Il s'agira donc d'une interprétation. Mon objectif est de transmettre les qualités du modèle, son énergie sublime.






lundi 20 février 2012

Une petite histoire de la mosaïque antique.

Le Corbusier a dit cette phrase qui me touche beaucoup : " La mosaïque doit produire son effet non par la couleur mais par la matière."

La technique des petites pierres taillées remonte à la nuit des temps. La plus ancienne mosaique de pavement qui nous soit parvenue fut découverte à Gordion, en Asie Mineure. Elle date du 8ème siècle av JC et elle est faite non pas de tesselles de marbre mais de petites pierres.

A la fin du 5ème siècle, l'art de la mosaique subit une profonde transformation en Grèce. En témoignent les mosaiques de Pella, qui nous parlent déjà d'harmonie et de raffinement (ex : la chasse au lion. 375-300 av JC).

Dès le 3ème siècle av JC, les Romains développèrent cet art dans tout leur Empire. Rome, Pompéi, Aquileia, Palestrina, Piazza Armerina (en Sicile) en sont encore aujourd'hui des emblèmes.

La Tunisie est également un centre actif pendant l'Antiquité, aussi bien pour la production que pour la diffusion de la mosaique (El-Djem, Sousse).

La Gaule aussi accueillit la mosaique de pavement, mais dans une moindre mesure semble-t-il, vers 50 av JC. Mais cette technique disparut avec les invasions germaniques, après 260 ap JC.

jeudi 16 février 2012

La méthode indirecte.
Il existe deux méthodes pour faire de la mosaique : directe et indirecte. 
Je me propose, dans les messages qui vont suivre, d'illustrer la méthode indirecte en montrant, étape par étape, comment j'ai appris à travailler à Rome.
L'avantage de cette technique est qu'elle permet de voir le travail définitif et de le retoucher sans cesse en fonction des besoins, du regard qui découvre de nouveaux détails dans le modèle de référence, de la sensibilité qui évolue par rapport au dessin, du choix des nuances de couleurs pour mieux rendre un détail.
En effet, le lien qui unit le mosaiste et son dessin est bien vivant et il évolue au fur et à mesure du travail.
J'utilise toujours cette méthode pour réaliser les portraits.
Alors, à bientot pour un nouveau portrait.




jeudi 9 février 2012

Pourquoi la Mosaique ?
Pourquoi assembler ces petites formes hamonieuses faites de marbre ? Pour oublier le temps ou pour retrouver une partie secrète de l'Ame, qui a déjà connu...cette recherche intérieure.
J'aime avant tout la matière : le marbre. Le coeur du marbre est doux et chaleureux, et si vrai. je lui parle volontiers, lorsque la forme se fait un peu difficile, lorsque le marbre, le vert en particulier, se pre^te bien peu à la coupe.
Et puis, le geste essentiel. Couper avec la martelline et le tranchet, comme le faisaient les Romains de l'Antiquité, requiert concentration et détermination. Une seconde, et la forme est gagnée ou perdue.
La couleur ? Les couleurs douces et naturelles du marbre et des pierres, qui nous relient à la Nature et créent des tons dégradés si subtils.
Le motif enfin. J'ai toujours une dizaine de motifs dans l'esprit. Un visage maternel et sacré, un dessin abstrait et volontiers dynamique, une frise géométrique ou floréale, la reproduction d'un dessin antique. Il faut choisir et commencer. Le début du bonheur, de la sérénité...et ce lien intraduisible avec l'Univers.
A bientôt.

Pour les passionnés de mosaiques

Bonjour à tous,

Je souhaite partager mes créations de mosaïques avec les passionnés de cet Art antique et moderne à la fois. Je vis en Toscane près de Florence, mais je souhaite aujourd'hui tourner mon regard vers mon pays d'origine, la France.





Alors, à bientôt sur ce blog. Claudia